[Interview] Didier Deschamps: Le début d'une aventure

Eprouvant « une grande joie » à l'heure de retrouver Marseille, Didier Deschamps a, dès sa première prise de parole, affiché son ambition naturelle. « Je suis venu pour réussir. Et pour moi, réussir c’est gagner ».



Que ressentez-vous après vos premiers pas à la Commanderie en tant qu’entraîneur ?

Comme je disais à Pape Diouf et à José Anigo, cela a bien changé. Quand j’étais à La Commanderie, il y avait des mobile-home et là, voir ces infrastructures et ces bâtiments est une grosse satisfaction car c’est un outil de travail remarquable qui est à disposition des entraîneurs et des joueurs. C’est une grande joie de me retrouver ici pour le début d’une aventure qui, je l’espère, sera couronnée de succès pour tout le monde.

Vous venez avec un adjoint Guy Stephan. Pouvez-vous nous le présenter ?

Je l’ai eu comme entraîneur adjoint en sélection pendant une certaine période. Il a une grande expérience internationale. Dans le mode de fonctionnement de l’entraîneur aujourd’hui, il est important de pouvoir s’appuyer sur des gens compétents. Guy est compétent, je vais pouvoir m’appuyer sur lui notamment au niveau du travail au quotidien. C’est un gage de sécurité pour moi car la mission demandée est excitante mais elle est aussi difficile vu le contexte et la pression. Cela ne me fait pas peur. Pour essayer d’être le plus efficace possible, je vais m’appuyer sur Guy mais aussi sur les autres membres du staff. Ce sera un travail d’équipe mis à disposition des joueurs pour aller le plus haut possible, tous ensemble.

La pression est-elle plus forte du fait de votre popularité à l’OM ?

Evidemment, on sera exigeant avec moi mais je le suis d’abord avec moi-même avant de l’être avec mes joueurs. La pression fait partie de la vie courante. La pression est très forte ici mais cela ne m’empêche pas de dormir et je ne suis pas seul non plus. Il y a des gens sur lesquels je peux m’appuyer au quotidien comme le staff médical ou technique mais aussi les dirigeants pour mener à bien notre mission.

"Je n’arrive pas en terrain conquis. Mon passé de joueur plaide en ma faveur mais c’était il y a quinze ans. On va donc attendre beaucoup de moi".

L’aventure est-elle différente de ce que l’on peut vivre à Monaco ou à la Juventus ?

Oui, forcément car chaque club a sa spécificité et son contexte. La qualité première d’un entraîneur est de s’adapter. Je n’arrive pas en terrain conquis. Mon passé de joueur plaide en ma faveur mais c’était il y a quinze ans. On va donc attendre beaucoup de moi. Pour moi, réussir, c’est gagner. L’OM court après un titre depuis 1993, je ferai tout avec le staff, les dirigeants et surtout les joueurs pour arriver à gagner des titres et maintenir Marseille au plus haut sur le plan national et international.

[b}Comment avez-vous vécu la dernière journée de championnat et le coude-à-coude entre l’OM et Bordeaux ?[/b}

Je l’ai vécu à Canal+ pour le multiplex. Tout était encore jouable même si après la défaite contre Lyon, l’OM n’avait plus les cartes en main. Il y avait beaucoup de stress même si ce n’était pas complètement mon aventure. J’étais et je suis supporter de l’OM de toute façon.

Vous allez retrouver la Champions League avec l’OM, vous qui avez soulevé le trophée avec Marseille en 1993…

C’est la plus belle compétition qui existe. En tant que joueur, c’était vital et en tant qu’entraîneur, je recherche cela également car c’est l’excellence. Evidemment, il y a des écarts qui se sont créés sur le plan économique notamment. Mais quand on commence une compétition, c’est pour aller le plus loin possible. Il faut être armé pour se battre sur tous les tableaux. L’ambition est d’aller le plus haut possible. On est là pour rêver de la gagner à nouveau. Cela semble difficile mais nous aurons l’ambition pas uniquement de participer mais de jouer pour sortir des poules. Et après, on ne sait jamais, tout est possible. Dès le départ, nous aurons la volonté d’être des acteurs et non pas des spectateurs.

Avez-vous déjà discuté avec Erik Gerets ?

Je ne l’ai pas rencontré, je lui ai parlé brièvement au téléphone. J’ai fait en sorte, depuis ma nomination de me tenir à l’écart pour respecter son travail et la vie de groupe avec ses joueurs. L’OM était lancé dans le sprint final, c’était son aventure avec ses joueurs, sa vision et sa personnalité. Je l’apprécie, il a vraiment fait du bon boulot. J’espère faire aussi bien si ce n’est mieux. Car même si je le répète Marseille a fait une bonne saison, il n’y a pas de titre au bout. Il faut faire en sorte d’accrocher quelque chose de ce côté-là.
En attendant, cela ne m’a pas empêché d’avoir des réunions de travail afin d’avoir une analyse la plus juste de la situation et de me projeter sur la saison suivante pour faire en sorte d’avoir un OM le plus compétitif possible sur la scène française et internationale.

source: www.om.net